A trip to Iceland (South Coast)

Pour fêter la 30ème année de Tim, nous avons décidé de nous envoler pour l’Islande. En février, quelques semaines avant son anniversaire, je lui avais proposé de passer 3-4 jours en Grèce ou en Italie pour fêter ses 30 ans. Il m’avait répondu “j’aime l’idée, mais si c’est pour mon anniversaire je préfère faire 10 jours en Islande”.
Pour un voyage comme ça, il nous fallait un peu plus de temps et de préparation que quelques semaines. Nous avons donc immédiatement commencé les recherches en ligne.
 
Première constatation: tout est extrêmement cher! Pas question de faire 10 nuits à l’hôtel en plus de la location d’une voiture pour faire le tour de l’île.
 
Deuxième constatation: la météo ne devient supportable qu’à partir de mai.
 
Après avoir trouvé le meilleur deal au niveau logement/transport, louer un campervan, nous avons pris nos billets pour fin mai. La plupart des campings n’ouvraient qu’entre mi-mai et mi-septembre.
 
À la veille de notre départ, nous étions plus que prêts.
 
Nous avions un itinéaire bien précis pour ne rien rater. Nous avions indiqué tous les campings et leur date d’ouverture sur une carte en ligne (Google Maps). Nous avions lu tous les blogs avec les trucs et astuces pour combattre le froid, dormir confortablement dans une voiture et ne pas dépenser trop d’argent là-bas. Nous avions passé un samedi entier au Decathlon pour nous acheter lampes de poches et autres gadgets de campeurs. Nous avions été au SportsDirect (2x) pour que Tim se décide sur un pantalon de randonnée. Finalement, il en a pris deux et heureusement parce qu’il n’a mis que ça pendant tout le voyage.
 
Pour finir, nous avions été faire des courses au Lidl pour acheter du savon de vaisselle, du papier de toilette, des mouchoirs et quelques vivres comme des pâtes, du riz et de la mayonnaise.
 
Nous étions plutôt sûr de nous quand nous faisions nos valises à la veille du départ. Alors quand Tim m’a dit à 22h qu’il ne trouvait pas sa veste de ski et qu’elle était sans doute en Belgique, vous pouvez imaginer ma tête. Heureusement, David nous a sauvé en lui prêtant la sienne en dernière minute.
 
Le mercredi 18 mai fut une longue journée. Nous devions tous les deux aller au bureau pour la journée et nous prenions le train vers Luton Airport à 21h30. Ce fut un peu la course. Après être revenus à toute vitesse pour finaliser les sacs et manger quelques crackers, nous sommes partis prendre le train vers l’aéroport. Arrivés à l’aéroport de Luton à 22h30, nous avons attendu jusque 4h du matin pour pouvoir enregistrer notre bagage. Pourquoi avoir été tant en avance me direz-vous? Parce qu’il n’y avait pas de train à 3h du matin et que Tim ne voulait pas prendre de taxi/Uber parce que, et je cite, “ce n’est pas nécessaire”. On était pas les seuls avec ce plan.
Nous voilà donc dans cet aéroport, en plein dans un courant d’air, couché sur des sièges douteux. Quelqu’un nous a demandé un chargeur de téléphone à prêter. Tim a un peu discuté avec lui, c’était un jeune portugais qui était venu à Londres pendant 18h pour voir un de ses amis, avant de retourner 6 mois en Islande pour faire de la plongée entre les plaques tectoniques. Il fallait quand même être attentif et vérifier qu’il ne partait pas avec notre chargeur. Tim a donc pris la première garde et je me suis endormie. J’ai ensuite pris la relève et il a trouvé une bien meilleure position que moi. Il a empilé les sacs et s’est couché dessus, plutôt que de dormir assis.
Nous n’étions pas assis ensemble dans l’avion. J’ai pris place à l’avant de l’avion et Tim n’a même pas eu le temps d’arriver à sa place que je dormais déjà. On a tous les deux raté le décollage et l’atterrissage. C’est le vol le plus facile qu’on ait eu, on l’a pas vu passer.
 
Nous sommes arrivés à Keflavik International Airport, l’aéroport principal en Islande. Il était tout petit.
 
Le staff de la société de location du campervan connaissait notre heure d’arrivée et venait nous chercher sur place. Nous attendions gentiment dans le hall des arrivées avec des grosses poches sous les yeux. Nous scrutions chaque personne qui rentrait dans le bâtiment pour être sûr qu’ils ne repartaient pas sans nous. Nous avons vu arriver 2 personnes en vert pomme fluo et l’une des deux s’est adressée à notre voisin de banc: “Are you Happy Campers?” Notre voisin a répondu “Yes, very happy”. On a vite compris que Happy Campers était le nom de la société de location de ce monsieur. L’autre personne était pour nous, “Are you Cheap Campers?”. J’ai failli répondre “Yes, very cheap!!”. C’était apparemment la même société, avec une filiale un peu plus chère (Happy Campers) et une bon marché (Cheap Campervan).
 
Alors que nous nous enregistrions pour la voiture et que la personne en vert pomme nous expliquait tout, nous avons fait la connaissance de Mark, qui venait également de Londres. Un homme d’une 50aine d’années qui allait également faire le tour de l’île. Notre premier copain!
 
Après avoir inspecté la voiture de fond en comble, nous avons commencé à empiler nos affaires dans le coffre. Et nous voilà partis à l’aventure.
Notre premier camping se trouvait à 2h30-3h de route (181 km). Une fois sortis de l’autoroute en direction de Reykjavik (après une dixaine de minutes), on s’est retrouvé sur une grande route et on n’a croisé personne pendant une demi heure. Nous étions seuls au monde, entourés par un paysage à couper le souffle.
19/05/2022
Nous avons fait un premier stop à Grindavik, une toute petite ville portuaire, pour acheter des provisions et faire un tour dans un supermarché islandais. On y a acheté du pain de mie (le moins cher), du chocolat à tartiner (le moins cher aussi), un paquet de chips, de la sauce tomate, des olives, du pesto et du riz. Comme nous avions payé en Couronne Islandaise (ISK), j’ai fait la conversion en pounds en sortant du magasin. C’était 40£!! Donc plus ou moins 47€…
Comme nous n’avions dormi que quelques heures, nous étions claqués. On s’est arrêté sur le bord de la route pour faire une sieste, quelque part entre Grindavik et Selfoss. J’ai trop bien dormi. Après une petite heure, on s’est remis en route.
En s’arrêtant à une pompe à essence pour refaire le plein, j’en ai profité pour aller vite à la toilette. Quand je suis rentrée dans le bâtiment, il faisait plein soleil. Quand j’en suis sortie, 1 minute plus tard, il pleuvait à torrent. On a même eu des grelons. Bien évidemment, j’avais laissé ma veste dans la voiture. Je n’ai plus refait cette erreur. Tim était mort de rire quand il m’a vu courir et arriver trempée jusqu’aux os.
Nous sommes arrivés au champ géothermique de Geysir qui a plusieurs sources chaudes: Geysir et Strokkur. Vous vous en doutez, le terme geyser vient bien de là. Geysir a atteint les 170 mètres de haut en 1845, mais pour le moment les éruptions se font rares.
Comme Tim était jaloux de ma photo, il a voulu faire la même… Alors là voici.
On a passé beaucoup plus de temps près de Strokkur, qui est beaucoup plus actif et produit une éruption toutes les 10 minutes. Ce que vous ne voyez pas sur les photos, c’est la puanteur des lieux. Il y a une puissante odeur d’oeufs pourris.
On est resté au moins 50 minutes près de Strokkur, pour admirer, filmer et photographier le phénomène.
 
Tim voulait absolument avoir la photo parfaite, mais l’éruption ne dure que 3 secondes donc il ne faut pas se rater. J’ai raté plusieurs fois… Donc il fallait à chaque fois attendre 10 minutes pour une nouvelle éruption.
 
Dès qu’on voit une bulle de gaz se former, on se tient prêt à appuyer sur le bouton. Tim me donnait des directions et se concentrait pour se retourner au bon moment.

En repartant, nous avons remarqué un panneau d’avertissement qu’on avait raté à l’aller. Heureusement, on avait compris qu’il ne fallait pas toucher l’eau (même si Tim m’a demandé plusieurs fois s’il pouvait quand même tester!). Les points les plus importants de ce panneau disaient “l’eau est à 80-90°C, ne testez pas avec vos mains, ça brule!” et “l’hôpital le plus proche est à 62 km”.

Toute cette préparation en vallait le coup. Ça nous a fait une super photo et un chouette souvenir!

Après cette première expérience avec des geysers, nous avions soif et nous avons fait l’erreur d’acheter une bouteille d’eau au point d’information. Un piège à touriste, parce que l’eau du robinet est extrêmement bonne et on peut y avoir accès facilement. Si seulement elle était si bonne à Londres et en Belgique. Quel régal! Morale de l’histoire: ne jamais acheter de bouteille d’eau en Islande – en plus ça réduit l’utilisation de plastique.
 
Nous avions encore un tout petit peu d’énergie pour notre dernier arrêt avant le camping. Nous sommes arrivés à Gullfoss, il pleuvinait et nous allions aller près d’une cascade. On a donc sorti notre matériel pour ne pas être trempé: une cape de pluie, trouvée chez Decathlon. Et dire qu’on avait hésité à les acheter. Quel style nous avions…
Il y a deux légendes liées au nom Gullfoss, qui se traduit en français par “les chutes dorées”. Ma préférée: un viking avait jeté son trésor dans la cascade pour que personne ne puisse en profiter une fois décédé. J’aurais fait pareil! La deuxième légende dit que le nom Gullfoss vient de l’arc-en-ciel qu’on peut souvent voir au dessus de la chute lorsqu’il y a du soleil. L’histoire du viking me parait plus plausible, parce qu’on a pas vu d’arc-en-ciel nous.
Nous nous sommes vite dirigés vers le camping (Skjól Tjaldsvæði) parce que nous manquions de sommeil et on commençait à prendre froid. On a essayé tant bien que mal de faire sécher les capes de pluies pendant que Tim nous faisait des bonnes pâtes à la sauce tomate. L’opération égouttage a été un succès, nous avons versé l’eau des pâtes dans la bouillote, que nous avons ensuite placé dans les sacs de couchages pour que ce soit tout chaud quand on arrive.
J’avais lu plusieurs commentaires d’anciens campeurs qui disaient qu’ils se réveillaient avec de l’eau sur la figure à cause de la condensation. J’avais peur qu’on ne puisse pas bien dormir et qu’on ait froid. Finalement, la première nuit s’est super bien passée. On s’est endormi en deux seconde à 20h30, on a eu bien chaud grâce à la bouillote et aux couvertures et on a presque pas eu de condensation. On était de bonne humeur et en pleine forme pour reprendre la route le lendemain matin.
Pour le petit déjeuner, nous avons presque démonté toute la voiture car nous ne trouvions plus la pâte à tartiner (chocolat). Le drame! On a dû manger du pain de mie tout seul. Berk! Quelle grosse déception. On ne sait toujours pas comment il a disparu… La légende dit que les elfes nous l’ont volé.
 
Les elfes, Huldufólk ou peuple caché, ont une place importante en Islande. Une grande partie de la population y croit. On peut voir des petites maisons sur le bord de la route qui sont construites pour les elfes. Parfois, des médiums sont consultés avant de construire une route ou un bâtiment, pour s’assurer que le projet ne dérange pas le Huldufólk. Certaines routes sont même déviées.
 
En nous mettant en route ce matin-là, nous ne nous attendions pas à passer une journée aussi incroyable.
Itinéraire pour la journée (20/05/2022)
À partir de ce jour-là, nous avons suivi la route 1 qui fait le tour de l’île et qui est la route principale d’Islande. C’est la route qui est déneigée en priorité en hivers.
Premier arrêt de la journée: Seljalandsfoss
Après avoir ressorti nos plus belles capes, nous avons commencé à explorer les lieux. Comme il pleuvait, ça glissait très fort donc il fallait faire attention où on mettait les pieds.
 
C’était la première fois que je passais derrière une chute d’eau, c’est très impressionnant. Voici 3 photos de Tim, qui montrent chaque étapes de notre traversée derrière la chute. Les gens étaient jaloux de nos capes, on était bien protégé.
La plupart des autres visiteurs se sont arrêtés là et sont retournés à leur voiture pour continuer leur chemin. De notre côté, on a décidé d’aller explorer les alentours.
 
On a trouvé deux autres chutes. Personnellement, la troisième était ma préférée, mais elle était difficile d’accès. J’ai un peu râlé sur Tim parce qu’il me poussait à y aller et j’avais peur de mouiller mes pieds. Il fallait sauter d’un caillou à l’autre sans tomber dans l’eau gelée et je n’ai aucune coordination visuelle-motrice.
Finalement, je suis contente qu’il m’ait poussé à le faire car c’était magnifique, et ça aurait été dommage de rater cette belle vue.
 
En voulant faire le malin, il a sauté sur le gros caillou en pensant que ça ferait une super photo (il avait raison là dessus) et il a déchiré sa cape… au 2ème jour du road trip.
On a repris la route 1 en direction de notre deuxième arrêt de la journée: Skógafoss.
Cette chute d’eau est l’une des plus connue en Islande, et c’est normal parce qu’elle est super impressionnante. Il ne faut pas aller trop près, sinon on est trempé en moins de deux secondes. Tim, qui avait déjà cassé sa cape de pluie, s’est quand même rapproché un maximum de la chute tel un bon explorateur. Il a eu du mal à se sécher après, mais il me dit que ça vallait le coup.
Magnifique n’est-ce pas? Il y avait des escaliers qui permettaient d’arriver en haut de la chute et d’avoir une vue magnifique sur plusieurs kilomètres. La monté fut dure, je dois l’admettre. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit si haut. Il faut que je travaille sur ma respiration. Tim, lui, n’avait même pas une goutte de sueur. C’était comme une promenade dans le parc.
 
En tout cas, c’était déjà pas mal comme matinée…
 
Après un petit bout de pain de mie accompagné d’une tranche de fromage douteuse, nous étions prêts à attaquer le reste de la journée.
 
J’étais super excitée car nous allions voir notre premier glacier: Sólheimajökull.
 
Ce glacier est bleu, noir et blanc (comme le drapeau de l’Estonie), car il est recouvert de cendre volcanique. Pour être hônnete, on ne s’attendait pas du tout à voir du noir.
C’était super impressionnant et on a pu aller tout près. Certaines personnes avaient payé pour faire un trek sur le glacier avec un guide (sinon c’est trop dangereux), et ils étaient hyper équipés, avec des crampons, des bâtons de marche et des cordes de sécurité.
 
Le glacier est tellement énorme qu’au début on ne voyait que quelques petits points jaunes et oranges qui se déplaçaient sur la glace. C’est là qu’on s’est rendu compte de la taille du glacier.
Malheureusement, le glacier fond de plus en plus à cause du changement climatique. C’est plus ou moins une piscine olympique en moins par an… Certains disent même que la plupart des glaciers du pays ne seront plus là au siècle prochain. Et sur le panneau d’explications, ils illustraient déjà la différence entre 2016 et 2019, c’était choquant.
 
Si nous avons l’occasion d’y retourner, et que nous avons le budget pour, nous aimerions faire une visite à l’intérieur d’un glacier. Mais pour ça, il faut y aller en hiver.
Vous pouvez voir ci-dessous un petit résumé de la première partie de la journée. Toutes nos étapes étaient assez proche l’une de l’autre finalement.
Prochain arrêt: Reynisfjara Black Sand Beach
 
Cette plage apparait dans plusieurs films et séries tels que Games of Thrones et Vikings. Selon wikipedia, c’est l’une des 10 plus belles plages non tropicales du monde et depuis 2021, elle a été classée 6ème meilleure plage du monde. Donc ce n’est pas rien. Voici un petit aperçu.
On n’a pas eu de chance parce qu’il y avait un vent glacial et on n’a pas pu rester aussi longtemps qu’on ne l’aurait voulu.
À l’entrée de la plage, il y avait de grands panneaux qui avertissaient les gens des dangers de la mer. Plusieurs touristes ont perdu la vie sur cette plage au cours des dernières années à cause des forts courants et de l’agressivité de la mer. Ceux qui s’étaient trop approchés de la mer et qui lui avaient tourné le dos, avaient été surpris par de grandes vagues et s’étaient noyés.
Reynisfjara Black Sand Beach se trouve juste à côté de Vík í Mýrdal qui est le village le plus au sud de l’Islande continentale.
Selon les légendes locales, les grandes colonnes de basalte étaient autrefois des trolls essayant d’attirer les navires. Un jour les trolls sont rentrés trop tard et ils ont été changé en pierre avec les premiers rayons du soleil. Si vous avez vu le Seigneur des Anneaux, vous savez que la plupart des trolls ne peuvent bouger que la nuit et qu’ils sont transformés en pierre à tout jamais lorsque le soleil touche leur peau.
Une autre légende raconte qu’un homme, dont la femme avait été kidnappée et tuée par les deux trolls, les avait suivi jusqu’à Reynisfjara où il les avait gelés, s’assurant qu’ils ne tueraient plus jamais.
 
Il commençait à faire de plus en plus froid et je ne trouvais pas mes vrais gants (jusque là j’utilisais des mitaines). Après quelques jours de recherche, on s’est dit que je devais les avoir oublié, alors que je me rappelais les avoir mis dans le sac. On a donc partagé les gros gants de Tim pendant le reste du voyage. En rentrant à Londres quelques jours plus tard, on a retrouvé mes gants dans le sac de Tim…
 
Il était déjà temps d’essayer de trouver un endroit pour dormir. Comme nous étions légèrement hors saison, certains campings n’étaient pas encore ouverts, ce qui limitait un peu nos options. Nous avions plus ou moins une heure de route avant le premier camping et on espérait qu’il y ait encore des places disponibles.
Les paysages changeaient d’une minute à l’autre, c’était incroyable. On avait l’impression d’être sur la lune, et 10 minutes plus tard dans le monde des télétubies.
 
Voici une sélection de paysages qu’on a traversé pendant les deux jours suivants.
Heureusement, il y avait encore plein de places dans le camping. Nous avons donc garé notre campervan sur de l’herbe vert fluo et nous avons couru vers la cuisine parce qu’on avait très faim et on avait plus de batterie de téléphone. En entrant dans la cuisine, qui voit-on là? Mark! Notre copain de la veille. Comme il nous avait dit qu’il faisait le tour de l’île dans l’autre sens, je ne comprenais pas pourquoi il était là. Mais Tim était extrêmement content de le voir et a directement été s’asseoir à côté de lui. Je reste persuadée qu’il nous avait dit qu’il faisait l’autre tour pour avoir la paix et qu’on ne le suive pas. Pas de chance pour lui, Tim l’a retrouvé.
 
Je n’arrêtais pas de bâiller, mais pourtant il faisait toujours très clair dehors. En regardant ma montre, je me suis rendue compte qu’il était 22h30. Il était temps de laisser Mark tranquille et d’aller dormir.
22h30
Heureusement, Tim, qui ne sait pas dormir s’il y a un rayon de lumière, avait pris son masque de nuit. Il faut dire qu’on était vraiment bien équipé. Tim avait même pensé à acheter un sac à viande (ce que j’ai appelé sac à patate pendant tout le voyage) pour qu’on soit protégé du sac de couchage dans lequel des dizaines de personnes avaient déjà dormi.
Le matin, on s’est réveillé tranquillement, on a ouvert nos rideaux, et on s’est rendu compte que tout le monde était déjà parti. Oups. En tout cas on a bien dormi. Ça laissera un peu d’avance à Mark.
Pour commencer la journée, nous sommes un peu retournés sur nos pas. Nous étions trop fatigués la veille pour aller voir un canyon situé à une quinzaine de minutes du campement. Autant vous dire que le détour en vallait vraiment la peine.
Itinéraire pour la journée (21/05/2022)
Nous sommes arrivés à un endroit époustouflant, tout droit sorti d’un des films des Seigneurs des Anneaux. Nous étions tous les deux émerveillés et nous avons eu la grande chance d’avoir le soleil avec nous ce matin là.
On est resté là une petite heure pour profiter du paysage. L’endroit était très facile d’accès alors nous pouvions voir passer des personnes de tout âge. Après avoir exploré les environs, nous avons fait une petite séance photo pour ramener plein de souvenirs.
 
En 2015, Justin Bieber a filmé un clip pour sa chanson “I’ll Show You” dans cet endroit magnifique. La vidéo à plus de 500 millions de vues sur Youtube. Pendant les années qui ont suivi, plus d’un million de personnes sont venues visiter l’endroit où la star avait filmé sa vidéo, ce qui a endommagé les chemins et la végétation. Avant 2015, ce site était beaucoup moins connu par les touristes et très peu de gens s’aventuraient sur la petite route pleine de cailloux qui y mène. Le canyon a été fermé par les autorités pendant quelques semaines en 2018 pour laisser le temps au site de s’en remettre. La municipalité a décidé de construire une plateforme d’observation et de mieux définir les sentiers à utiliser.
Nous avons ensuite repris la route. Après une heure de conduite dans de magnifiques paysages, nous sommes arrivés au glacier Skaftafell.
Qui voit-on en arrivant? Mark!!
Il a vraiment pas de chance…
 
Mark se dirigeait vers la chute d’eau et j’ai vu que Tim se mettait à marcher dans ce sens là aussi mais je l’ai rattrapé de justesse. On a décidé, à contre coeur pour Tim, de partir dans le sens opposé et de se diriger en premier vers le glacier.
 
Après une trentaine de minutes de marche, nous sommes arrivés au glacier. Nous ne pouvions pas nous approcher autant qu’au glacier précédent à cause d’une rivière gelée qui bloquait le passage.
 
Plus on se rapprochait du glacier, plus la température baissait. J’ai volé les gants de Tim parce que j’avais trop froid.
Nous n’avons croisé qu’une ou deux personnes sur le chemin. On avait l’impression d’être seul au monde. Ça fait du bien d’être loin de la ville.
On a ensuite fait le chemin inverse et on s’est dirigé vers la chute d’eau. On en avait pour 30min de marche pour retourner au point de départ et ensuite 40-45min jusqu’à la chute (et ça monte!). Nous, on a mis 1h30 du glacier à la chute… J’ai eu besoin de plusieurs pauses.
 
Alors que je suppliais Tim de faire encore une autre pause pour rattraper mon souffle, qui croisons-nous? Mark qui redescendait le chemin! Il nous a dit que la chute d’eau en valait vraiment la peine, donc ça m’a redonné du courage et nous nous sommes à nouveau mis en route.

Tout à coup, je me rends compte que le chemin commence à descendre drastiquement. On y était presque, mais la seule chose à laquelle je pouvais penser c’était “zut, je vais devoir tout remonter après”. Je me suis assise par terre en boudant et j’ai dit à Tim que j’allais l’attendre là. J’étais trop à bout de souffle. Il m’a regardé avec un sourire en coin et m’a dit “m’enfin, il reste à peine 5min de marche”. Il a ensuite réussi à me tirer et je l’ai suivi comme ça:

 
gif
 
Je tiens à dire que j’avais aussi très envie d’aller à notre prochaine étape et je ne voulais pas perdre du temps pour une chute d’eau. J’avais peur qu’il commence à faire noir, trop tard, trop froid, etc.
 
Comme vous vous en doutez, Tim a bien fait de me pousser à venir avec lui (comme toujours). Regardez par vous même:
La chute s’appelle Svartifoss (cascade noire en islandais). Elle n’est pas particulièrement haute, large ou puissante, mais elle est entourée de colonnes basaltiques hexagonales. Ces rochers de basaltes proviennent d’anciennes coulées de lave, la colonne hexagonale se forme lorsque la roche se refroidit rapidement et se contracte.
Sur place, nous avons rencontré un couple d’américains (Californie) et leur fille. Un sujet en apportant un autre, nous leur avons expliqué que nous aimerions faire un road trip le long de la côte ouest des États-Unis en 2023. Ils nous ont dit que c’était magnifique, mais qu’il fallait réserver l’entrée des parcs naturels plus d’un an à l’avance et que c’était loin d’être bon marché, même en faisant du camping. On est tombé des nues.
 
On y a pensé sur tout le chemin de retour vers la voiture. On devrait peut-être changer nos plans pour 2023…
Prochaine étape: Jökulsárlón et Diamond Beach!
 
Les blogs que nous avions lu en préparation de ce voyage disaient que la visite de Diamond Beach et du lac Jökulsárlón prenait entre 20 et 30 minutes. Comme d’habitude, ces estimations ne s’appliquent pas à nous. On est resté exactement 2h, en commençant par 1h30 sur Diamond Beach à jouer avec les blocs de glace comme des enfants, et 30 minutes à admirer le lac, impressionnés par la beauté des lieux.
 
En sortant de la voiture et en nous dirigeant vers Diamond Beach, on est tombé sur une famille de phoques.
Ils n’ont pas l’air de trouver l’eau si froide que ça.
 
Diamond Beach est une plage de sable noir qui recueille les icebergs/blocs de glace échoués sur le rivage. Le glacier Breiðamerkurjökull qui se trouve juste à côté libère de gros icebergs qui rétrécissent petit à petit et viennent s’échouer sur cette plage.
Il y en avait de toutes les tailles. Certains étaient plutôt transparents et d’autres totalement blancs. Il parait que parfois il y en a des bleus et turquoises, mais je me demande si ce n’est pas uniquement en hiver, quand les icebergs sont 10 fois plus gros.
 
C’était probablement mon endroit préféré de tout le voyage! J’aimerais y retourner en hiver! Ça a l’air dingue.
On a vu plusieurs instagrammeurs faire des photos super jolies et on a essayé de faire comme eux. Malheureusement, on est encore loin d’arriver à leur niveau. Il fallait trouver un bloc de glace et ensuite le tenir à bout de bras et faire un zoom dessus avec la mer en fond. Sauf que comme c’était lourd, Tim n’arrivait pas à les tenir assez longtemps en l’air pour que je fasse une bonne photo.
On se demande s’il va vraiment à la salle de sport tous les matins.
 
Voici le produit final, ça va encore…
On a ensuite trouvé un autre bout de glace qui donnerait sans doute mieux, mais Tim l’a cassé avant qu’on puisse faire la photo. Voici une photo avant et pendant l’incident (le bloc tombe en arrière).
En avançant plus, on est tombé sur des glaçons un peu plus gros. Tim a voulu monter dessus bien sûr. Une fois que j’ai vu ce que ça donnait, j’ai voulu faire la même chose que lui, pour avoir une belle photo à envoyer à mes parents. Sauf que lui, il est agile et athlétique, donc il n’a pas mis son pied dans l’eau glacée. J’ai même pas su faire la photo tellement c’était froid.
Nous avons ensuite traversé la route pour aller voir le lac Jökulsárlón, ce qui veut dire lagune glaciaire en islandais.
 
C’est un endroit incroyable, qui a été utilisé pour plusieurs grands films tels que les James Bond “A view to kill” avec Roger Moore et “Die another day” avec Pierce Brosnan (photo de gauche ci-dessous) ou le DC “Batman begins” (photo de droite).
Bien sûr, en été, il y a beaucoup moins de glace, mais c’est tout aussi joli. Il était 18h et nous avions un soleil magnifique, ce qui nous a permis de rester aussi longtemps qu’on le voulait.
 
C’est en fait le lac glaciaire le plus grand et le plus profond d’Islande, avec plus de 250m de profondeur. Chaque année le lac s’agrandit à cause du changement climatique. Le lagon a plus de doublé de taille depuis 1970.
Il parait qu’en hiver, beaucoup de poissons restent coincés dans le lac, ce qui attire des centaines de phoques qui se placent à l’embouchure du lac pour les attraper.
 
On a cru apercevoir un pingouin au dessus d’un gros iceberg, mais on s’est vite souvenu qu’il n’y avait pas de pingouins en Islande. Ça devait juste être un oiseau.
À nouveau, nous n’avons croisé presque personne. Après une vingtaine de minutes, un photographe professionnel est venu se poser à quelques mètres de nous, alors qu’il y avait littéralement des kilomètres et kilomètres disponibles sans personne. J’imagine qu’on avait choisi le meilleur endroit, et il le savait.
 
Il n’est pas resté longtemps. Juste quelques minutes, le temps de prendre quelques photos et il passait déjà au prochain spot photo. Tim s’est soudain autoproclamé photographe professionnel et a décidé de copier ce qu’il venait de voir. Il m’a d’abord expliqué comment il allait faire et puis il s’est dirigé vers moi en me tendant la main, ce qui veut dire “donne moi ton téléphone”. Vu que le sien n’est pas top, il doit toujours utiliser le mien….
Comme on avait adoré Diamond Beach, on y est retourné encore pendant quelques minutes et puis nous nous sommes dirigés vers notre prochain camping. Nous étions crevés après cette grosse journée.
Suite au prochaine épisode! À très bientôt

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